Burundi: 60 ans de l'Indépendance

le livre par Andrey Gordasevich
Édition des textes par Roland Rugero

Portraits de l'Indépendance

Les gens du Burundi racontent de l'indépendance et des histoires les plus importantes de leurs vies


Le livre par Andrey Gordasevich
Édition des textes par Roland Rugero
Portraits de l'Indépendance
Les gens du Burundi racontent de l'indépendance et des histoires les plus importantes de leurs vies

2020 marque les 60 ans de l’indépendance du Burundi, pays connu comme «le cœur de l’Afrique», et l’un des moins photographiés au monde. A l’occasion de ce rendez-vous avec l’histoire, j’ai réalisé des portraits des Burundais issus des métiers différents. La plus jeune personne a 12 ans, la plus âgée 82 ans.


Chacune d’elles a répondu à deux questions: «Que signifie pour vous l’indépendance?», et «Quelle est l’histoire la plus importante dans votre vie?».

C’était un voyage d’une grande diversité, visuellement unique, permettant de rendre compte de façon intime et pudique,

de la perception de l’expérience sociale et politique de l’évolution du pays.


Andrey Gordasevich, photographe

2020 marque les 60 ans de l’indépendance du Burundi, pays connu comme «le cœur de l’Afrique», et l’un des moins photographiés au monde. A l’occasion de ce rendez-vous avec l’histoire, j’ai réalisé des portraits des Burundais issus des métiers différents. La plus jeune personne a 12 ans, la plus âgée 82 ans.


Chacune d’elles a répondu à deux questions: «Que signifie pour vous l’indépendance?», et «Quelle est l’histoire la plus importante dans votre vie?».

C’était un voyage d’une grande diversité, visuellement unique, permettant de rendre compte de façon intime et pudique,

de la perception de l’expérience sociale et politique de l’évolution du pays.


Andrey Gordasevich, photographe

La première européenne de ce projet et du livre ‘Burundi: Portraits de l'Indépendance' a eu lieu au salon de Leica Camera Suisse à Genève, 10 mars 2023, après une grande exposition à la Place de l'Indépendance à Bujumbura, Burundi.
Burundi: Portraits de l'Indépendance
Photographies par Andrey Gordasevich
Édition des textes par Roland Rugero

500 copies
Français \ Kirundi
Hardcover, 208 pages \ 51 portraits
Arctic Volume Ivory 150 gsm
Open spine

Disponible au Leica Shop Geneve
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Iradukunda Charissa Daniella
photographe, 24 ans
L’indépendance pour moi, c’est cette liberté que nous avons au quotidien, individuellement mais aussi dans chaque communauté et province du pays, de travailler à réaliser nos rêves. Le fait que nous ne parlions qu’une seule langue, que l’on soit attaché à travailler, boire, manger ensemble, de partager, comme une vraie nation, c’est ça qui solidifie l’indépendance au Burundi.

Sinon, l’histoire la plus importante de ma vie, ce sont les moments que j’ai vécus avec ma grand-mère. Avec elle j’ai beaucoup appris sur la culture burundaise et l’histoire de notre pays, de nos ancêtres, leurs traditions, leurs rites, leurs coutumes, leurs proverbes… Comme on le dit en kirundi, «Uwutaye akaranga aba ataye ibanga», «Celui qui perd la culture perd un secret de la vie». Elle m’a fait rêver avec ses contes et anecdotes, impressionée et influencée dans ma pratique artistique, la photographie. Le témoignage qu’elle nous a laissé, je rêve beaucoup de le raconter à travers la photographie.

Bizimana Claude
mécanicien, 17 ans

Difficile à dire… Mais je crois que l’indépendance, c’est quand je peux venir de mon village et m’établir à Bujumbura, sans que mon origine ne m’handicape. L’histoire la plus importante de ma vie: je peux gagner de l’argent pour vivre, pour ma famille.
Mbonerane Albert
environnementaliste, 69 ans

Indépendance: c’est la liberté d’agir selon des projections dans l’avenir. En 1993, je représentais le Burundi en Allemagne et en Autriche, et j’ai vu comment les gens se battaient pour l’environnement. Je me suis alors engagé pour avoir un parc public dans la ville de Bujumbura. Je garde près de moi ces mots du Pape Benoît 16: «La terre parle, écoutons ce que la terre nous dit».

Uwimana Dative
modèle, 24 ans
Performe un pas de danse traditionnelle symbolisant les cornes de vache

L’indépendance pour moi, c’est pouvoir entreprendre des actions sans solliciter l’autorisation d’une tierce personne. Une définition qui s’applique autant à l’État qu’aux individus. C’est cela le choix libre. Le parcours de ma vie m’est important: ma famille n’étant pas riche, j’ai cultivé le courage, notamment celui de prendre mes décisions, d’agir seule. J’ai vite pris conscience de l’importance des valeurs d’une femme au Burundi: se préserver, ne pas recevoir de l’argent des hommes, et tout ça. Rapidement bâtir mon indépendance financière. C’est cela qui m’a permis de devenir Miss Populaire au Burundi, d’être choisie par le peuple en 2021.

Ndikumwenayo Augustin
travaille dans une briqueterie, 20 ans

Indépendance: c’est la liberté pour le pays, pour le Burundi. Mon histoire la plus importante? Je me suis cassé la jambe, au niveau du genou, en tombant d’un arbre quand j’avais 17 ans. J’ai demandé à Dieu de m’aider à guérir. Il m’a entendu. Maintenant, je peux vivre et travailler.
Nsavye Christian
journaliste à la radio Isanganiro, 47 ans
Je suis né en 1975. J’étais pionnier, je me préparais à sauver ma patrie. L’adolescence, je l’entamai lors de la période de multipartisme à partir de 1992. A l’université, j’ai étudié les sciences politiques, avant de me lancer en 2003 dans ma carrière à la radio. A y regarder de près, aucun de nous est vraiment indépendant. L’indépendance signifie se prendre en charge. Cela concerne l’éducation, la santé, les infrastructures. Cela signifie qu’on peut vivre sans compter sur autrui. Quant à la chose la plus importante pour moi, c’est mon travail. Une fois je suis allé dans un lointain hameau. On devait marcher, pas même de chemin pour une automobile. Arrivé à destination j’approche une femme qui travaillait aux champs et je la salue. Sans lever la tête, elle réagit instantanément: «Christian?!». Elle m’avait reconnu par ma voix de journaliste. J’étais touché.

Niyonzima Évangéline
rizicultrice, 41 ans

Indépendance: c’est la liberté de pouvoir travailler, de circuler, de célébrer cet état d’être indépendant. Le jour de mon mariage et la naissance de notre premier enfant sont les choses les plus importantes dans ma vie.

Nizigiyimana Fiacre
pécheur, 26 ans

Indépendance: c’est la liberté de prendre les décisions. Ce qui m’a le plus marqué dans ma vie, c’est la mobilisation de mes amis pour m’aider à guérir, après 9 ans avec une jambe malade et plusieurs séjours à l’hôpital. Maintenant je peux travailler.
Kaneza Diane
journaliste à la télévision, 39 ans

Indépendance: c’est la liberté de vivre liée à sa culture, voler comme un oiseau, réaliser ses rêves. De ma vie, ce qui m’importe le plus c’est l’inspiration que nous transmettent ces femmes burundaises silencieuses, qui travaillent de manière efficace, ces citoyens qu’on ne voit pas, qui sont là tous les jours, dans la famille, à l’école. Et cela concerne toutes les femmes du monde. On devrait mettre des projecteurs sur elles. Ces histoires des femmes simples – on doit les raconter.

Manirakiza Aimable
maroquinier, 20 ans

Indépendance: c’est la liberté de travailler tranquillement, sans que personne ne te dicte quoi faire. Je suis fier de mon travail dans la maroquinerie, c’est mon métier de rêve, un rêve devenu réalité: voilà ce qui m’importe le plus dans mon histoire personnelle.
Le livre "Portraits de l'Independance" est disponible a Bujumbura, Burundi et au Salon de Leica Camera Suisse

Le photographe est reconnaissant à tous ceux qui se sont ouverts à lui, tant visuellement qu’avec leurs mots, et qui lui ont confié leurs histoires.

Un grand merci à Boris Maver, Nils Krauer, Roland Rugero, Tchandrou Nitanga, Ange Brielle Muco, Diogène Rukundo, Anaïs Hashazinka, Joan Baptista Ndenzako, Charissa Daniella Iradukunda, Evrard Ngendakumana pour leur énergie et leur soutien généreux.

Ce projet a été tourné avec le Leica SL2 fourni par Leica Camera AG (Suisse). Un grand merci à Guelten Baumann, Dr. Andreas Kaufmann, Klaus Hauer et Elena Zhukovich pour leur amitié et leur soutien.

Merci à Victor Kuplevatskiy, sans qui la mise en page du livre n’aurait jamais eu cet aspect.

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Ce projet a été réalisé avec soutien de:
  • L'ambitieux programme décennal
    de soutien à la culture
    que la Suisse lance dans les Grands Lacs africains.
  • 1962-2022: soixante années d'indépendance, parmi lesquels une vingtaine d'années qui ont été marquées par l'engagement de la Suisse au Burundi.
Ce projet est une initiative non lucrative. Nous vous sommes reconnaissants si vous partagez ce lien et améliorer les connaissances du Burundi liés aux grandes célébrations de l'indépendance.
Made on
Tilda